Environnement et écologie

La Russie a trouvé du pétrole

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Géopolitique et climat sont indissociables : la Russie aurait découvert des réserves pétrolières gigantesques en Antarctique. Les exploiter serait "rebattre les cartes énergétiques et géopolitiques mondiales". Ce serait un coup d'arrêt à la transition. Quelques ordres de grandeur : 511 milliards de barils, c'est l'équivalent du double des réserves connues d'Arabie saoudite, ou encore de 10 fois la production en mer du Nord depuis 50 ans. Si des forages étaient lancés, ce serait une violation directe du Traité sur l’Antarctique, signé en 1959 à Washington, qui prévoit une importante protection de la zone - considérée comme intouchable, hormis par les scientifiques. Les pays signataires reconnaissent « qu’il est de l’intérêt de l’humanité tout entière que l’Antarctique soit à jamais réservée aux seules activités pacifiques et ne devienne ni le théâtre ni l’enjeu de différends internationaux. » Des scientifiques ont été envoyés par la Russie sur place, officiellement pour réaliser des recherches - la crainte monte que ce soit pour réaliser des relevés sismiques, prélude à l'extraction de ressources. La Chine a également récemment construit une cinquième base sur l'Antarctique, y percevant des enjeux géopolitiques croissants. Alors que les débats des candidats aux européennes se succèdent en décorrélant géopolitique et climat, cette nouvelle devrait arriver avec fracas et démontrer l'importance de considérer le climat non pas comme une variable d'ajustement, mais bien comme une préoccupation centrale du prochain agenda européen. Il n'est plus possible de considérer nos politiques de défense, de sécurité et d'affaires étrangères comme distantes de notre politique de transition climatique. La production d'information doit urgemment refléter ce caractère transversal de l'information écologique - au risque de laisser penser que cette crise se gérera en silo, sans infléchir sur le reste. Le risque donc cet article parle possède un potentiel de déstabilisation important : en France, il est encore malheureusement loin de recevoir une attention médiatique proportionnelle - dans le cadre des élections européennes, et plus généralement. Article de Geo Magazine : https://lnkd.in/d4VuaqYC

Le débunk

✅ Un (possible) énorme potentiel en Antarctique : c'est vrai (et pas nouveau) ! ROSGEO a bien mis à jour un potentiel pétrolier de 511 milliards de barils dans la partie de l'Antarctique revendiquée par le Royaume Uni (découverte d'ailleurs annoncée dès 2020). https://t.ly/TyZSQ ❌Mais fausse traduction du terme "resource". Dans l'annonce originale, le mot anglais "potential resources" est utilisé. Celui-ci se traduit par "ressources potentielles" et non réserves (https://t.ly/uXXLL) Or seules les réserves (prouvées, probables, possibles) sont étayées en termes de viabilité économique https://t.ly/BZsdJ. En 2015, les réserves prouvées mondiales (= plus de 90% de chance d'être exploitées avec succès) étaient d'environ 1700 milliards de barils. https://t.ly/kpWf2 ✅❌visibilité de cette découverte sur le web : Bien que vieille de 4 ans, l'info a d'abord été reprise dans la presse britannique (et avec une confusion entre "ressource" et "réserve prouvée" https://t.ly/ZOPkH) juste avant la 46ème réunion consultative sur le traité de l'Antarctique en Inde https://t.ly/RWm5B . Et en effet, cette réunion est complètement passée à la trappe dans la presse française et est même absente du site web du Quai d'Orsay (https://t.ly/VFsRd).

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