Environnement et écologie
Point de basculement 15%
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Ce matin j’ai participé à la La fresque de la finance voici un retour d’expérience.
🧑🎓Rappelons que, depuis la création de la Fresque du Climat en 2018, plus de 100 Fresques ont été imaginées en France (La Fresque Agri'Alim, La Fresque des Nouveaux Récits,…)
Le succès de ces fresques vient du fait que c’est un outil pédagogique parfait pour comprendre les causes et le conséquences d’un phénomène de #Transition.
Aujourd’hui nous avons donc posé le système financier sur le bloc opératoire, ce qui permet à la fois de le diagnostiquer et de voir comment le soigner.
👨🏻⚕️Diagnostic personnel que cette Fresque m’a confirmé :
❌ Il n’y a pas d’économie et de finance sans le système terre (c’est évident mais on l’oubli volontiers dans notre vie de tous les jours)
❌ Lorsque l’on parle de couple rendement/risque, on ne compte pas tout. L’impact est de plus en plus intégré dans les stratégies des fonds d’investissement, mais la rentabilité reste basée sur la comptabilité classique
❌ Bientôt une grande partie de l’économie ne sera plus assurable
❌ Le marché secondaire des produits financiers est hypertrophié par l’accumulation d’actifs, les produits dérivés et la spéculation. Il absorbe des liquidités bien réelles qui pourraient être consacrées à autre chose
❌ Les agences de notation ont été défaillantes et le seront encore pour les estimer le risque
💊Quelles remèdes?
✅ Pour les citoyens, flécher son argent vers des placements et investissements durables
✅ Changer nos modes de consommation pour ne pas laisser d’espoir de rentabilité à des projets à impact négatif
✅ Voter, ou s’engager politiquement
✅ Le financement participatif donc desintermedié, sans produits dérivés et qui finance réellement les entreprises
✅ Compter autrement, nous avons évoqué les méthodes de comptabilité intégrant l’environnement et le social
Merci à Nathalie et Perrine pour leur animation bénévole !
La limite des Fresques (auxquelles j’ai pu participer), est qu’elles regroupent souvent des participants CSP+ et/ou militants déjà convaincus.
💡Elles sont néanmoins utiles pour savoir de quoi l’on parle, car on est parfois convaincus de choses dont on a pas une pleine compréhension et c’est un problème.
▶️ Comprendre c’est avoir les outils permettant de convaincre pour de bonnes raisons.
Et il parait que si 15% des gens sont convaincus ils entraînent les autres :p (je demande le fact checking de cette affirmation ;)
Je recommande donc cette fresque pour tous ceux qui s’intéressent au rôle de la finance et son fonctionnement qu’ils pensent bien la connaître ou non.
La guérison est quelque chose de contagieux :)
Le débunk
Le "tipping point" ou point de basculement sociologique est le seuil à partir duquel un groupe social change rapidement et de manière exponentielle et irréversible son comportement en adoptant largement une pratique auparavant rare ou peu répandue. Cette expression a été créée dans les années 50 par Morton Grodzins pour étudier le phénomène de retrait massif de familles blanches des quartiers suite à l'arrivée de familles noires.
Mais quel est ce seuil ? 3,5%, 10%, 15%... 50% ? On ne peut le définir précisément. Cela dépend de nombreux paramètres, rendant impossible l'existence d'un chiffre universel.
Selon Erica Chenoweth, politologue américaine et professeure à Harvard, 3,5% de la population suffiraient pour une révolution non-violente et le renversement d'un système. Cependant, ce chiffre est contesté. Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des mobilisations, souligne que "Il y a des cas où 100 % de la population a résisté sans réussir à renverser le régime à cause d'une répression étatique trop forte".
Quant au fameux 10% souvent cité par les militants écologistes, il a été introduit par l'éditorialiste américain Malcolm Gladwell dans son livre "The Tipping Point: How Little Things Can Make a Big Difference". Selon lui, une minorité engagée représentant 10% de la population pourrait changer la norme sociale. Bien que les idées et livres de Gladwell soient des best-sellers, ils sont aussi critiqués pour encourager une pensée paresseuse ("lazy thinking") où le storytelling prime sur les faits.
Thomas Wagner (Bon Pote) illustre bien que le format du changement influence aussi ce seuil : si 1% de la population française manifeste devant l’Élysée pour des lois strictes sur le climat, cela aurait plus d’impact que 5% qui se plaignent sur Facebook.
En définitive, ces chiffres semblent plus servir de catalyseurs d'espoir que de véritables baromètres scientifiques. Ils encouragent l'action militante en présentant une échéance plus proche et plus atteignable. Au vu des enjeux actuels et de la crise écologique, l'intérêt de la démarche est compréhensible et louable (à condition d'être efficace).
Sources :
https://lc.cx/zggKV6
https://lc.cx/_V3FDd
https://lc.cx/5bhFhY
https://lc.cx/QWyIZh
https://lc.cx/upbQuP
https://lc.cx/PeStzG
https://lc.cx/ifE7Oa
https://lc.cx/nFm3w9
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