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Gregori Perelman, clochard ?

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Non, ce n'est pas un clochard. Il est le sorcier des mathématiques, Grigori Perelman. Vu et photographié dans le métro de Saint-Pétersbourg par un blogueur russe, il apparaît sur les photos avec des cheveux volants, une barbe poussée et de vieilles chaussures presque comme s'il était sans-abri ou un mendiant. Il a résolu en 2003, quasi solitairement, l'un des plus difficiles problèmes de mathématiques au monde, concernant la conjecture de Poincaré. L'institut Clay l'a récompensé en octroyant, en 2010, 1 million de dollars à Perelman. Le mathématicien l'a rejeté en disant : « Si la solution est la bonne, aucune autre récompense n'est nécessaire ». Propos véridique ou non, telle est en tout cas exactement ce que je pense (et écris depuis 2005, mais passons) : un bon résultat est déjà une récompense en soi. Conséquence logique : la rémunération ne doit pas récompenser le travail mais le permettre, elle doit arriver AVANT le travail et son résultat. Ce que j’estime être mon mérite se voit assez payé de cette estime. Le seul vrai mérite est d’être capable de mériter plus qu’on ne reçoit. Le thème infantile de la « récompense au mérite » (où l'on prend le producteur lui-même pour un produit) n’est qu’une tentative de moraliser l’individualisation du travail, c’est-à-dire sa désocialisation, afin d’introduire, jusqu’au sein de chaque entreprise ou communauté de travail, une "culture" de la concurrence, entre agents ou services homologues, enfin substituable à l’esprit de solidarité. Or le travail de chacun est essentiellement l’affaire de tous. Il n’y a pas de travail qui ne serait qu’individuel et dont le fruit ne serait dû qu’au mérite propre de son agent immédiat. Ce sont justement les inventeurs et les créateurs qui le savent le mieux, qui sont les plus conscients de ce qu’ils doivent à ceux qui les ont « préparés ». Aussi faut-il aller vers une économie nouvelle où le revenu vital décent, strictement égalitaire, soit conçu comme la CONDITION de l’activité plutôt que son résultat, déconnectant ainsi l’actif de sa marchandisation comme simple agent de production dont la valeur est aujourd’hui proportionnée à sa force de travail ou plutôt à l’appréciation de sa productivité sur le marché. N'est-ce pas déjà ce qu'enseigne la parabole de l’ouvrier de la dernière heure ? Celui qui a peu travaillé gagne autant que celui qui s’est davantage dépensé (que celui, dirions-nous aujourd'hui, qui a plus de "mérite"). La parabole indique que la rétribution (le salaire) doit être déconnecté de l’action (du mérite). Conséquence logique : la rémunération doit être la condition de l’action, non sa sanction. Qui, pour s'y engager ? #justice #salaire #remuneration #merite Institut Henri Poincaré #fields Olivier F. Basso michel de virville Michel Berry Detchessahar Mathieu Yoann Bazin Pierre-Yves GOMEZ Emmanuel GABELLIERI Corentin Gombert, PhD

Le débunk

Encore un post : « même si ce n’est pas totalement vrai, dès l’instant que c’est inspirant » ! De surcroit, un copié/collé que l'on retrouve sur les réseaux sociaux. 1️⃣ C’est vrai ✅ Grigori Perelman est un mathématicien russe de renommée mondiale. Il est surtout connu pour avoir démontré la conjecture de Poincaré. Sa démonstration a été validée par l'attribution d'une médaille Fields qu'il a refusée. Il trouve injuste que le travail du mathématicien américain Richard S. Hamilton qui a servi de fondation au théorème de Perelman ne soit pas également récompensé. https://dgxy.link/JzXhE 2️⃣ 🤷‍♂️ La citation dont on ne retrouve pas la trace, mais « Propos véridique ou non, telle est en tout cas exactement ce que je pense » nous dit l’auteur du post. Quant aux photos, rien ne confirme (ni n’infirme) que ce soit bien Grigori Perelman malgré une certaine ressemblance

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