Environnement et écologie
50% des vêtements déposés dans les bornes finissent en décharges en Afrique
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Plus de 50% des vêtements déposés dans les bornes du coin de la rue en France sont revendus à des grossistes en Afrique, et la majeure partie termine dans des décharges à ciel ouvert.
C'est le chiffre qui choque le plus quand je parle de tout ce que j'ai appris sur l'économie circulaire du textile.
Alors oui, à l'origine l'idée est bonne : revaloriser nos anciens habits et les proposer à prix très réduits aux populations qui ont en besoin, tout en créant de l'emploi en local.
Seulement le problème c'est qu'aujourd'hui il y a beaucoup trop de vêtements envoyés, et de très (très) mauvaise qualité. Et bien sûr ces pays n'ont pas les moyens d'assurer une fin de vie propre à tous ces vêtements.
A tel point que plusieurs pays d'Afrique de l'Est tentent d’interdire les importations de vêtements usagés, mais les exportateurs (en particulier les Etats Unis) s’y opposent, jouant sur les accords commerciaux internationaux. C'est cependant le cas au Rwanda depuis 2018.
Il existe plein de solutions pour revaloriser les pièces que l'on n'utilise plus : les vendre ou les donner en direct à des personnes dans le besoin si elles sont en bon état; sinon s'essayer au réemploi en chiffon à la maison et à l'upcycling, avant de déposer pour recyclage.
Mais le vrai sujet, il est dur à entendre : il faut acheter BEAUCOUP MOINS DE VETEMENTS, et surtout pas de FAST FASHION.
Est-ce qu'arrêter la fast fashion crée des inégalités au niveau du pouvoir d'achat ? Non justement, c'est là que la seconde main rentre dans la danse.
Et sinon, pour demander la régulation de tout ça, OMAJ fait partie du mouvement En Mode Climat lancé par Loom.
Quelques ressources en commentaire pour approfondir.
Crédit photo : The OR Foundation (région d'Accra au Ghana)
#economiecirculaire #endoffastfashion
Le débunk
En partie vrai !
La phrase : "Plus de 50% des vêtements déposés dans les bornes du coin de la rue en France sont revendus à des grossistes en Afrique, et la majeure partie termine dans des décharges à ciel ouvert."
Contient 2 assertions.
La première :
"Plus de 50% des vêtements déposés dans les bornes du coin de la rue en France sont revendus à des grossistes en Afrique" est vraie.
La seconde :
"la majeure partie termine dans des décharges à ciel ouvert" n'est étayée par aucune source (et je n'en ai pas trouvé), donc non vérifiable. On peut donc le croire... ou pas...
Dans l'absolu, tout finira un jour ou l'autre à la poubelle donc on pourrait dire que 100% de nos déchets envoyés à l'étranger finiront en décharge (mais pas forcément sauvage, ni à ciel ouvert) voir incinérés (là aussi parfois dans des incinérateurs modernes).
Nous exportons donc bien une partie de nos déchets, en priant les pays destinataires, de s'occuper de leur fin de vie, ce qui n'est pas vertueux surtout quand on parle de pays pauvres. Mais là on est face à un appel au pathos.
Nous remercions Paul Charon pour le lien
Conclusion : Appel au pathos.
Paul Charon Nous ne disons pas que c'est bien ou éthique, nous parlons des faits qui illustrent le propos, sans parti pris.
Il ne faut pas considérer que le Ghana est l'Afrique. Certains pays mettent des moyens dans le traitement et le recyclage des déchets (les leurs). Généraliser à l'Afrique est un appel au pathos basé sur une vision fausse d'une Afrique archaïque.
Un peu comme de considérer que si la Pologne s'éclaire au charbon, l'Europe entière le fait aussi.
Donc la phrase : Au Ghana, grand importateur de nos déchets textiles, la majeure partie de... Aurait été plus vraie (reste à s'assurer qu'effectivement plus de 50% finissent dans des décharges à ciel ouvert sans avoir été portés).
Humainement, moi, le rédacteur, je partage votre indignation.
Toutefois, ça n'autorise pas à généraliser ou à utiliser des arguments pas géniaux (euphémisme) pour étayer le propos.
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