Les réserves de pétrole ne s’épuisent pas et la demande continue d’augmenter !

Le mirage du pic de demande pétrolière... et crash climatique.... Depuis quelques années, certains experts et responsables politiques se sont crus autorisés à sonner le glas des énergies fossiles. Pourtant, les certitudes vacillent. Selon le projet de rapport 2025 de l’International Energy Agency (IEA), la consommation mondiale de pétrole et de gaz restera croissante durant plusieurs décennies. L’Agence a même réintroduit son scénario « Current Policies Scenario » (#CPS), écarté en 2020 sous la pression européenne et des ONG. Ce nouveau CPS révèle un constat dérangeant : ni le #pétrole ni le #gaz n’atteindraient leur pic avant 2030, et en 2050, la consommation de #charbon demeurerait 50% plus élevée que dans les projections récentes. Quant au pétrole, sa demande continuerait à progresser jusque dans les années 2040, restant la première source d’énergie à l’horizon 2050. À force de répéter que le pic pétrolier se produirait dès 2029 et que des milliers de milliards d’actifs fossiles deviendraient « échoués », on a transformé des hypothèses conditionnelles en prédictions fermes. Dans de nombreux cercles occidentaux, on ne se demandait plus si cela se réaliserait, mais simplement quand. Cette confusion a eu un effet majeur : des politiques publiques ont été élaborées comme si le déclin des fossiles était inévitable, réduisant l’avenir énergétique à une mécanique automatique plutôt qu’à une incertitude ouverte. Ce glissement du désir au dogme est une erreur stratégique majeure. On a cru gouverner l’avenir avec des courbes, mais c’est sur du sable que l’on aura bâti ces politiques. Loin d’une véritable « transition énergétique », le monde connaît en réalité une « addition » : les renouvelables s’ajoutent aux fossiles, sans réellement les remplacer. Le « pic pétrolier » n’a rien d’une prophétie autoréalisatrice, mais tout d’une construction politique. Non pas une victoire, mais une désillusion collective, où l’espoir s’est substitué à la stratégie. L’Histoire, elle, ne suit pas nos scénarios — et se montre rarement clémente envers ceux qui confondent conviction et réalité. Loin d’un basculement, nous vivons une inflation énergétique où les renouvelables s’ajoutent aux fossiles au lieu de les supplanter. Cela signifie une chose brutale : les trajectoires de neutralité carbone deviennent un horizon de plus en plus illusoire. Tant que la consommation mondiale continue de croître, chaque kilowatt-heure propre s’empile sur des tonnes de carbone, et la « transition » risque bien de n’être qu’un récit commode pour masquer une dépendance prolongée. Et si la demande reste constante ou en augmentation alors même que la ressource est plus difficile à extraire... Matthieu Auzanneau Jean-Marc Jancovici François Gemenne https://lnkd.in/eYWKDuar