Économie et société
Bientôt la suppression de l’accord du participe passé avec avoir
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Dans la série "nouvelle idée pour rendre le monde médiocre", le Conseil scientifique de l'Education Nationale veut supprimer l'accord du participe passé avec avoir, au prétexte que c'est difficile et mal maitrisé par 80% des élèves.
Terrifiant à deux titres :
1° C'est encore une fois une logique du nivellement par le bas : c'est difficile, on supprime.
Supprimons l'étude des fractions, c'est compliqué...
Supprimons la lecture des classiques, car c'est compliqué...
L'école a pour mission de former les intelligences à maitriser la complexité du monde. Simplifier cette formation du cerveau, c'est simplifier notre rapport au monde. Et donc le rendre plus pauvre.
Il ne va rester à l'école que les jeux sur tablette et les cours d'éducation sexuelle.
2° L'accord du participe passé est un pilier de la langue française.
Je vous laisse faire l'exercice ci-dessous...
SOS Éducation Michel Valadier Education nationale Innovation en Éducation

Le débunk
🤔 Réducteur et inexact
Pour comprendre d’où vient cette règle : au Moyen Âge, quand les copistes devaient écrire "Les pieds que Jésus a lavés", un regard vers la gauche leur permettait d’identifier ce que Jésus a lavé, ce qui n’est pas possible quand le complément était placé après le verbe.
Puis, au XVIe siècle, le poète Clément Marot a fait la promotion de cette règle (qui n'était pas toujours suivie jusque là).
Mais dès 1900, il était déjà proposé de supprimer l’accord du participe passé avec avoir : https://books.openedition.org/editionscnrs/9268
Selon Le Bescherelle, cette règle serait aujourd’hui « la plus artificielle de la langue française » ! https://journals.openedition.org/pratiques/14153
✅ Sur le fond, il est vrai que le CSEN donne pour avis qu'il serait bien de s'en tenir à 2 règles simples : invariabilité avec avoir, accord systématique avec le sujet avec être : https://cafepedagogique.net/wp-content/uploads/2024/09/Rapport-orthographe-Cafe-pedagogique.pdf
❌ Néanmoins, le CSEN ne formule que des recommandations et propose des expérimentations pour le vérifier.
En effet, seulement 17% des élèves tous niveaux conjugueraient correctement le participe passé avec l'auxiliaire avoir et 35% des adultes à l'écrit.
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