Des astronautes pas réellement coincés dans l’espace

Le mensonge autour des astronautes « coincés dans l’espace » ⬇️ Debunk de cette intox qui a alimenté la presse ces dernières semaines. Un peu de contexte : En 2011, la NASA met la navette spatiale à la retraite. Pas de nouveau projet public : le gouvernement choisit de financer des entreprises privées américaines. Parmi les sociétés sélectionnées : Boeing et SpaceX. En juin 2024, après deux tests à vide, le Starliner de Boeing transporte deux astronautes vers l'ISS pour un vol d’essai : Suni Williams et son compatriote Butch Wilmore. Lors du vol, le Starliner rencontre des anomalies sur une partie du vaisseau, une section destinée à être larguée et détruite dans l’atmosphère lors du retour sur Terre. La décision est donc prise de ne pas rapatrier les astronautes à la date prévue, afin de leur permettre de travailler sur la capsule. Pourtant, le Starliner est bien capable de les ramener. La presse, dont l’AFP, commence néanmoins à parler d’astronautes « bloqués » dans l’espace — alors que la conférence de presse de la NASA, tenue le même jour, n’emploie jamais ce terme. Suni Williams est d’ailleurs formelle dans ses interviews : « Nous sommes vraiment à l’aise avec le fait d’utiliser ce vaisseau avec plus de personnes. » Il est même qualifié d’« exceptionnel » par Butch Wilmore. Lorsque Donald Trump revient à la Maison Blanche, le narratif change complètement. Selon lui, l’administration Biden aurait « abandonné » deux astronautes sur la station, et Elon Musk serait sur le point de venir les sauver. Le vaisseau qui permettra leur retour appartient en effet à SpaceX — mais il a été envoyé sous l’administration Biden, et stationne depuis septembre sur l’ISS. En résumé, ces astronautes ont été préparés, encadrés, et ont accompli leur mission avec professionnalisme, soutenus tout au long par la NASA. Cet épisode n’a rien d’inédit : souvenons-nous de l’épisode Soyouz en 2023, qui avait duré plus d’un an. L’incident est simplement devenu un outil de communication politique bien plus qu’un véritable problème spatial.