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Les mots interdits aux US
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Mots interdits…
Le The New York Times publie la liste des mots réputés interdits par l’administration Trump au sein des agences fédérales (https://lnkd.in/eQJgT2Wg)
Il y a évidemment quelque chose de la dystopie orwellienne dans la suppression des mots. Car supprimer les mots c’est aussi supprimer la possibilité de penser les concepts et donc de réfléchir sur eux. C’est faire disparaître les problèmes en les rendant impossibles à nommer. C’est produire aussi de la violence car ce qui ne peut être exprimé par des mots tout en restant bien réel dans le vécu des individus ne peut aboutir qu’à la violence le plus souvent et parfois à l’art: j’en ai été témoin.
C’est ainsi que dans le pays de la liberté d’expression, l’administration est contrainte à un étrange politiquement correct sans que le législateur n’ait eu son mot à dire. Là où les réseaux sociaux acceptent à présent une liberté d’opinion sans plus aucun contrôle de ce qui peut être exprimé sur leurs plateformes, où la seule loi de l’intérêt économique prévaudra dans le déterminisme des algorithmes, l’Etat n’offre plus en contrepartie qu’une censure aveugle des mots.
Que va-t-il rester aux Etats-Unis comme capacité de penser, de se penser, de se panser pour paraphraser le regretté Bernard Stiegler? Ce pays est entraîné dans une folie qui ne pourra aboutir qu’à plus de violences et de clivages, une destruction du vivre ensemble pour ce que les problèmes seront niés dans un rapport dystopique à la réalité et où la loi du plus fort risque simplement de prévaloir brutalement.
Et malheureusement on ne sait ce qui surgira des cendres de ce drame. On se sent témoin d’un inconnu en devenir qui aura de profondes répercussions sur ce pays. Et plus encore, on ne sait jusqu’à quel point cela finira par contaminer les alliés d’hier et plus généralement le monde.

Le débunk
✅VRAI !
Cette liste a bien été publiée par le New York Times, le 7 mars 2025 (https://tinyurl.com/2rbsap5s).
S’il n’y a pas de décret exécutif interdisant tous ces termes, cette liste compile des termes apparus dans des notes gouvernementales, des directives officielles et non officielles d'agences et d'autres documents consultés par le journal.
Ceci inclut par exemple le Mémorandum envoyé par le directeur par intérim du Bureau de gestion du personnel (https://tinyurl.com/3maf6rx4) le 29 janvier.
Des documents similaires ont été envoyés à d’autres agences qui ont alors établi des listes internes, telles que celle publiée par une chercheuse de la Fondation nationale américaine des sciences le 3 février (https://tinyurl.com/4utw26yb).
Selon les agences, il a été demandé de supprimer ces mots des sites Web publics ou de supprimer des documents dans lesquels ils pourraient être inclus. De plus, la présence de certains termes a été utilisée pour signaler automatiquement pour examen certaines propositions de subventions et contrats publics.
Différents médias américains ont publié ces informations, y compris le Washington Post, actuellement propriété de Jeff Bezos (le PDG d’Amazon et soutien de Trump (https://tinyurl.com/4v38wt26).
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