Simone Veil a construit des murs en déportation

Le préfet s'adressant au ministre Simone Veil posant la première pierre "vous avez une certaine technique déjà". Elle lui répond "j'ai fait cela déjà", Naïvement le préfet lui dit "vous avez une certaine technique déjà". Et elle lui répond "j'ai fait cela en déportation". Première fois où elle aborda son passé en public. Ce qui jeta un froid... Quelle magnifique répartie d'une femme dans un monde d'hommes qui annihila une partie de sa famille en camp de concentration. C'était en 1976 lors de l'inauguration d'un hôpital public. Cette femme admirable, trop méconnue, à l'origine de la loi sur l'avortement s'est battue toute sa vie. Lors de la déportation elle s'oubliait elle même pour servir les autres. Lorsqu'une gardienne lui offrit une robe, elle la donna aussitôt à une de ses amies de captivité. Quand elle eut la chance de se voir proposer l'orientation vers une partie du camp où le travail était moins pénible elle posa la condition d'y être accompagnée par sa mère et sa sœur. Dans un temps où le seul fait de répondre à une gardienne pouvait valoir la mort. Femme qui quelle que soit son interlocuteur, n'hésitait pas à écourter un entretien sitôt qu'elle voyait une de ses deux amies des camps. Femme franche, entière et humble que nous ne pouvons oublier dans une France dotée aujourd'hui de politiques qui passent leur temps à mentir et à se renier pour une place sous les ors de la république.