Environnement
Le volume d'eau du nord de la mer d'Aral a augmenté
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Une bonne nouvelle environnementale qui fait vraiment du bien… Le volume d'eau du nord de la mer d'Aral a augmenté de 42% fin 2024, redonnant espoir à toute une région.
Issus de la première phase d’un projet de préservation de la partie Nord de la mer d’Aral lancé par le Kazakhstan – la partie sud étant a priori condamnée – ces résultats sont très encourageants.
D’après les autorités locales, 2,6 milliards de mètres cubes d’eau du fleuve Syr-Daria ont été envoyés dans la « petite mer d’Aral » en 2024. Cela a permis de diviser par un facteur 4 la salinité de l’eau, et de porter le volume total à quelque 27 milliards de m3.
On est loin de la splendeur de ce qui était autrefois, avant les années 60, le quatrième lac au monde. Mais peu à peu, les conditions d’une vie aquatique reviennent dans cette mer intérieure dont le nom signifie « île » en Kazakh, en référence aux milliers d'îles qui la couvraient.
Depuis les détournements de l’eau du Syr-Daria et de l’Amou-Daria, principalement pour la culture du coton et du riz de l’Union soviétique, elle avait perdu près de 20 fois son volume.
Cet assèchement a éliminé de nombreuses espèces animales et mis fin aux activités humaines. Des dizaines de millions de tonnes de sel et de poussière toxique ont par ailleurs contaminé les vents de l’Asie centrale, causant maladies respiratoires et cancers.
Cette renaissance progressive est toute un symbole. Et nous avons besoin de symboles, surtout en ce moment. En poursuivant ces efforts, les Kazakhs et les Ouzbeks peuvent en faire un modèle de régénération. Car il y a beaucoup à faire !
La deuxième phase du projet doit notamment permettre d’y relancer des activités économiques.
J’espère pour ma part que cela soit l’occasion d’expérimenter des dimensions nouvelles de régénération. Je pense par exemple à la phyto et algo-remédiation : des plantes et des grandes algues peuvent accumuler et dégrader en partie les métaux lourds. Ces derniers sont trop concentrés dans le sol actuellement et pourraient remonter la chaine alimentaire si les poissons étaient péchés et l’état.
À petite échelle certes, mais c’est aussi une occasion de pratiquer d’emblée la pêchécologie : délimiter des zones réellement protégées pour que les poissons (espérons endémiques) qui reviendront puissent toujours se multiplier.
La végétalisation des pourtours de la zone humide est aussi un enjeu fondamental, pour protéger des vents, stabiliser les sols, favoriser au maximum la purification de l’eau. Des trames agroforestières à proximité, basées sur des principes d’hydrologie régénérative, pourraient également permettre de reboucler au maximum le cycle de condensation et de pluie localement, tout en renforçant une agriculture vivrière robuste.
Espérons que l’une des pires catastrophes environnementales du 20e siècle soit l’une des plus belles leçons de réconciliation avec le vivant au 21e siècle. Bref, un écrin de Révolution Bleue !
Le débunk
✅ C’est vrai.
Le ministère kazakh des ressources hydriques a en effet annoncé une hausse du volume d’eau dans la partie nord de la mer d’Aral (https://cvc.li/xRjlT). C’est le résultat d’un projet lancé en 2001 avec le soutien de la Banque Mondiale, qui a abouti à la construction d’une digue monumentale appelée « Kokaral », longue de 13 km et atteignant 4 m de hauteur (https://cvc.li/PrVzn).
La deuxième phrase de ce projet prévoit, entre autres, une reforestation progressive, un repeuplement ainsi que le développement d’activités économiques telles que le tourisme ou la pêche. La capacité des autorités à maintenir et développer le projet sur le long terme sera déterminant pour en assurer le succès (https://cvc.li/QVCXc).
Malheureusement, la partie sud de la mer d’Aral, qui était historiquement la plus grande, reste condamnée et pratiquement abandonnée.
En revanche, la photo qui illustre le post montre la mer d’Aral en 1989 (à gauche) et 2014 (à droite). Elle n’a donc qu’un lien indirect avec le sujet (https://cvc.li/KnXmA).
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