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Santé

21 octobre 2024 à 08:26

La psychothérapie, inefficace contre les tdah ?

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Donc la psychothérapie (laquelle? Vaste programme)n’est pas suffisante pour traiter un tdah selon l’has. Ce n’est pas un trouble psycho affectif, ok. (Cf le rapport de l’has sur la santé mentale et le bien-être des élèves).Mais pourquoi est-il préconisé de bosser sur les comportements parentaux à la maison dans ce cas (programme Barkley)? Que les parents se questionnent sur eux-mêmes et qu’ils puissent se dire qu’ils sont pour quelquechose dans le comportement de leur enfant c’est si difficile? Ils seront aussi pour quelquechose dans le fait que l’enfant aille mieux… Chers parents quand je serai virée de ma profession pour rébellion psychanalytique je vous inviterai dans mon cabinet de marché noir. Sinon vous pourrez aussi commander à la pâtisserie en ligne ( mais je refuse la livraison amazon).
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Le débunk

Encore une retranscription erronée des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour le TDAH publié en 2024 (https://cvc.li/eeTgg). 1) "Psychothérapie simple" n'est pas utilisé par la HAS et pas non plus défini par l'Organisation Mondiale de la Santé. 2) En revanche, les recommandations de la HAS (2024) sont précises quant aux approches non médicamenteuses. Cf. P. 163-165 (https://cvc.li/eeGAJ) . Par exemple : avant l’âge de 5/6 ans, les mesures psychosociales (guidance éducative parentale et aménagements scolaires) sont proposées en première ligne. 3) Effectivement, le TDAH est bien un trouble neurodéveloppemental (une des rares informations correctes du post), et non un "trouble psychoaffectif" (terme dont on attend toujours la définition consensuelle d'ailleurs). Il est important de retenir que le TDAH est caractérisé par un défaut d'autorégulation. 4) Travailler sur les comportements parentaux n'est pas justifié par une causalité dans l'apparition du TDAH. L'amélioration de la gestion parentale ne débarrassera pas l'enfant de ce trouble. Le TDAH affecte les relations familiales et les stratégies parentales inadéquates peuvent aggraver ces comportements. En revanche, on sait que des interventions adaptées peuvent améliorer le quotidien la famille (Barkley - 2021 - 12 principles for raising a child with ADHD - Guilford Press). 5) Sans compter que les parents des enfants avec TDAH ont un niveau de stress plus élevé, un fort sentiment de culpabilité ("c'est ma faute si il est comme ça") et de faibles compétences parentales, renforcé par des pratiques éducatives peu efficaces. Leur enfant est né avec un trouble du neurodéveloppement qui n'est pas de leur fait ou de celui de leur enfant. Ces éléments sont nécessaires à rappeler aux parents (mais pas qu'à eux visiblement…) pour maintenir le bon cadre de compréhension et d'éducation de l'enfant. Ce cadre conduit à l'acceptation, à la compassion et à la volonté d'aider, et permet d'éviter la condamnation morale en tant que « mauvais enfant » (avec de "mauvais parents"). 6) Les programmes, comme Barkley (Defiant Children - 2013 - Guilford Press), sont efficaces dans un contexte précis : permettre aux parents de comprendre et d'intervenir pour gérer les comportements difficiles, notamment les troubles oppositionnels avec provocation. C'est une erreur fondamentale de les considérer comme traitement spécifique du TDAH (ce n'est pas leur objectif principal !). 7) Pour terminer, on apprécie particulièrement l'article 30 du Code de déontologie des psychologues "La·le psychologue a une responsabilité dans ce qu’elle·il diffuse de la psychologie et de l’image de la profession auprès du public et des médias. Elle·il se montre vigilant·e quant au respect du présent Code dans les conditions de sa participation à tout message diffusé publiquement". Une vidéo de Sébastien Henrard reprend point par point les "Recommandations HAS pour le TDAH en 2024" (https://cvc.li/qjbYx).
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