Environnement et écologie

Encore un bug dans le narratif

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🌞 RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE 🧊 ENCORE UN BUG DANS LE NARRATIF ▪️24 octobre 2023 Comme toute la presse euro-atlantiste, Le Monde terrifie ses lecteurs en affirmant que «la fonte de la glace de l'Antarctique occidental est inévitable dans tous les scénarios de réchauffement.» ▪️13 août 2024 Les données satellitaires recensées par l'Université du Colorado Boulder révèlent - que l'Antarctique bat des records de froid - et que la superficie de la banquise s'est accrue de +1,5 M km² depuis août 2023, soit 3 fois la superficie de la France métropolitaine en 1 an !
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Le débunk

✅ Oui, Le Monde, dans un article d’octobre 2023, relayait une étude parue dans Nature Climate Change, selon laquelle la fonte de la glace de l’Antarctique occidental est « inévitable » dans tous les scénarios de réchauffement, même le plus optimiste. https://cvc.li/KvNPW ❌ Mais l’interprétation que M. Asselineau vient de faire de l'augmentation de 1,5 million de km² de la surface de la banquise du 13 août 2023 au 13 août 2024 est trompeuse. On vous explique : 💡 D’abord un peu de contexte : chaque année, l’étendue de la banquise antarctique atteint sa surface maximale à la fin de l’été (qui est la saison la plus froide dans l’hémisphère sud). Cette surface maximale est suivie chaque année par les scientifiques, car c’est un indicateur clé pour comprendre un des impacts du réchauffement climatique. Pour la mesurer, les chercheurs utilisent un large éventail de méthodes, allant des relevés manuels effectués à la surface des glaces aux données collectées par des satellites en orbite, chacune ayant ses propres forces et faiblesses. Ensemble, elles offrent une représentation scientifiquement solide de la couverture de la banquise. ➡️ Qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? L'Institut Alfred-Wegener pour la recherche polaire et marine (entre autres) publie quotidiennement l’étendue des banquises arctique et antarctique, ainsi qu’un ensemble de données scientifiques sur le rôle et l’état des banquises. . Hier, le 18 août 2024, la surface de la banquise était de 16,78 millions de km². Un an avant, c’était 15,81 millions de km², soit une augmentation de 0,97 million de km² (donc déjà, en cinq jours, on n’est plus à une différence de 1,5 million, comme le dit le tweet, chiffre vrai au passage). ➡️ Il a donc (presque) raison Asselineau, non ? Les chiffres sont bons, la conclusion est fausse et trompeuse. . On a certes gagné près d’un million de km² entre 2023 et 2024. Mais, en 2022, le 18 août, la surface était de 17,37 millions de km². Et en 2021 ? 18,39 millions de km². En trois ans, on a perdu 1,61 million de km² de banquise. ➡️ Peut-être que c’est un phénomène temporaire de ces dernières années ? Pas du tout. 2024, comme 2023 avant elle, sont les SEULES deux années, et jusqu’à hier, le 19 août, où la surface de la banquise est en dessous du record minimal de la période 1981-2020. Toutes les données sont consultables ici : https://cvc.li/QYHRF Le climat ne s’analyse pas à l’année, encore moins à la journée. On analyse les tendances et, malheureusement, la tendance, y compris pour cette année, va dans le sens de l’article « terrifiant » du Monde. Et le seul bug est dans les cerveaux de celles et ceux qui, vivant dans le déni, ne sont plus capables de voir les faits, malgré les brillants parcours scolaires et professionnels censés les doter d’un minimum de lucidité.

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